Pathologies associées au VIH
Le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) est le virus responsable de la maladie appelée SIDA. Il s’attaque principalement au système immunitaire, notamment aux lymphocytes CD4+ dont il fait baisser la quantité. Au fur et à mesure que ce nombre de cellules baisse, l’organisme devient fragile et vulnérable à des infections opportunistes), à des cancers ou à des troubles métaboliques.
1. Infections opportunistes
Qu’est-ce qu’une infection opportuniste ?
Une infection est dite « opportuniste » lorsqu’elle profite d’un affaiblissement du système immunitaire pour se manifester. Avec le VIH, une immunodépression avancée (par exemple un taux de lymphocytes CD4+ faible) ouvre la porte à des agents infectieux qui, chez les personnes en bonne santé c’est-à-dire avec un système immunitaire performant, n’auraient pas autant d’impacts négatifs.
Quelles sont les infections les plus fréquentes ?
- Les candidoses orales ou œsophagiennes
- La pneumocystose
- La tuberculose : particulièrement présente dans les pays à ressources limitées
- La toxoplasmose cérébrale
- Les mycobactérioses atypiques…
Les traitements antirétroviraux ont permis de réduire l’incidence de nombreuses infections opportunistes. C’est pour cela qu’il est important de se faire dépister régulièrement pour débuter la prise du traitement le plus rapidement possible et ainsi limiter les complications associées.
2. Cancers associés au VIH
Le risque de cancers est plus important pour diverses raisons :
- L’immunodépression diminue la surveillance naturelle contre les cellules tumorales et donc leur destruction.
- La fréquence accrue de co-infections virales oncogènes (exemples : le virus du sarcome de Kaposi HHV-8, le virus Epstein-Bar, les infections à Papillomavirus humains …)
- Le vieillissement de la population vivant avec le VIH et l’impact d’autres facteurs de risque (tabac, alcool…).
Quels sont les cancers les plus fréquents ?
- Le Sarcome de Kaposi. Le risque peut être jusqu’à 800 fois plus élevé qu’en population générale.
- Certains lymphomes non-Hodgkiniens
- Le cancer du col de l’utérus
Ces 3 cancers permettent de définir le Sida, c’est-à-dire qu’ils définissent le passage du stade de l'infection au VIH au stade du syndrome d’immunodéficience avancée - SIDA.
D’autres cancers sont à risque accru chez les personnes porteuses du VIH :
- Le cancer de l’anus
- L’hépatocarcinome
- Le cancer du poumon
Il est important de se faire vacciner lorsque c’est possible (HPV), de se faire dépister et d’être pris en charge rapidement pour réduire ce risque.
3. Troubles métaboliques et cardiovasculaires
Ces complications sont expliquées par :
- L’inflammation chronique et l’activation immunitaire persistante
- Les effets secondaires de certains traitements antirétroviraux (exemples : dyslipidémie, insulinorésistance…)
- Les facteurs de risque habituels : tabac, alcool, sédentarité, alimentation…
Même lorsque la charge virale est indétectable grâce aux traitements, certains risques persistent.
Quelles sont les pathologies les plus fréquentes ?
- Maladies cardiovasculaires : infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, etc. Une revue indique que les personnes séropositives développent une maladie cardiovasculaire environ 10 ans plus tôt que la population générale.
- Syndrome métabolique, diabète, dyslipidémie (cholestérol)…
- Maladie hépatique liée à la stéatose (foie gras) métabolique
Il est essentiel de faire des contrôles réguliers : surveiller sa tension, son taux de cholestérol, sa glycémie… et de prendre soin de son mode de vie.
4. Prévention et prise en charge
- Dépistage fréquent du VIH pour permettre une prise en charge précoce et démarrer les traitements rapidement
- Vaccinations : hépatite B, grippe, pneumocoque, HPV…
- Mode de vie sain (activité physique régulière, alimentation équilibrée, arrêt du tabac, consommation limitée d’alcool…)
- Choix des traitements antirétroviraux en concertation avec les médecins, afin d’en limiter les effets secondaires
- Suivi régulier avec une collaboration multidisciplinaire (infectiologue, cardiologue, oncologue, nutritionniste…).
Même si la charge virale est indétectable, les risques n’en sont pas pour autant nuls.
L’observance du traitement et un suivi régulier permettent une réduction majeure des complications.
Le dépistage systématique des infections opportunistes, cancers et troubles métaboliques est essentiel.
Pour conclure, le VIH n’est plus seulement une infection aiguë ou une condamnation automatique : il s'agit désormais d’une infection chronique, avec un risque augmenté de plusieurs pathologies : infections opportunistes, cancers, troubles métaboliques et cardiovasculaires. Grâce au traitement et aux mesures de prévention, ces complications sont t évitables ou mieux prises en charge. La clé : dépistage, traitement, suivi, et un accompagnement global.
Sources :
- Ghandakly E, Moudgil R, Holman K. Cardiovascular disease in people living with HIV: Risk assessment and management. Cleveland Clinic Journal of Medicine. 2025;92(3):159-167.
- Giarratana C, Venanzi Rullo E, Cacopardo B, Nunnari G. Atherosclerosis and Cardiovascular Complications in People Living with HIV: A Focused Review. Infectious Disease Reports. 2024;16(5):846-863.
- Cummins NW. Metabolic Complications of Chronic HIV Infection: A Narrative Review. Pathogens. 2022;11(2):197.
- Shiels MS, Engels EA. HIV-Associated Cancers and Related Diseases. PubMed. 2018.
- OIS Guidelines. Introduction: Adult and Adolescent OIs HIV Clinical Guidelines. NIH. 2024.
- Incidence of OIs and effect of ART. Incidence of Opportunistic Infections and the Impact of Antiretroviral Therapy Among HIV-Infected Adults… Clinical Infectious Diseases. 2016.